Nouveau DPE : une enquête révèle le risque d’une crise du logement

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Le nouveau DPE, entré en vigueur en juillet 2021, connaît une mise en œuvre pour le moins chaotique en ce qui concerne les logements construits avant 1975. Immo-Pop, néo-agence immobilière, anticipe une mutation profonde du marché immobilier.

Pour comprendre plus finement cette évolution, Immo-Pop a mené une enquête auprès des porteurs de projets. Les résultats sont préoccupants et poussent les dirigeants d’Immo-Pop à adresser une lettre ouverte aux deux prétendants à la magistrature suprême afin de connaître leur position sur le sujet.


Censé être plus fiable et plus lisible, le nouveau DPE sème le doute

Sur le papier, le nouveau DPE était présenté par les pouvoirs publics comme plus fiable et plus lisible. Sa mise en œuvre est problématique et pose moult questions sur sa légitimité. D’essence purement informative, il est devenu opposable aux bailleurs comme aux vendeurs. En outre, le calendrier qui l’accompagne prévoit l’interdiction à la location des biens classés E, F et G. Et ce, dès 2023 pour les logements les plus énergivores.

Selon le Ministère de la transition écologique, 4,8 millions de logements seraient concernés. Un chiffre largement sous-estimé car les professionnels et plusieurs fédérations immobilières tablent plutôt sur 7 à 8 millions de logements.


Immo-Pop a enquêté auprès des porteurs de projets immobiliers

Une nette tendance se dégage de l’étude et confirme l’approche empirique d’Immo-Pop.

Le DPE, un dispositif connu :

  • Le DPE est bien inscrit dans le paysage immobilier français puisque plus de 9 personnes sur 10 (92.2 %) connaissent le dispositif ;
  • 8 personnes sur 10 (79.8 %) savent qu’un nouveau DPE a vu le jour en juillet 2021.

Un futur très compliqué pour les logements mal classés :

  • Pour plus de 8 personnes sur 10 (82.5 %), le classement DPE aura une incidence sur un futur achat ;
  • Par ailleurs, près de 8 personnes sur 10 (78.7 %) renonceraient à l’achat d’un logement mal classé au DPE.

La rénovation énergétique n’attire pas :

  • Près de 6 personnes sur 10 (58.1 %) sont réticentes à engager de lourds travaux de rénovation énergétique ;
  • Près des deux tiers (64.8 %) rejettent l’idée de perdre des m² à cause d’une isolation intérieure ;
  • Plus de 8 personnes sur 10 (81 %) connaissent la future interdiction de location pour les logements énergivores ;
  • Seulement 1 personne sur 4 (27.2 %) déclare connaître l’existence d’aides financières.

Immo-Pop voit se dessiner une scission du marché immobilier :

  • D’un côté, les logements qualitatifs et biens classés au DPE se vendent rapidement, au prix demandé ;
  • De l’autre, ceux dont le DPE est mauvais peinent à convaincre les acheteurs.

En perspective, la sortie du marché immobilier des épaves énergétiques non rénovées, créant de fait une crise aiguë de l’offre sur le marché locatif.


Un rapport d’information parlementaire sur la rénovation thermique des bâtiments plus qu’inquiétant

Immo-Pop a étudié le rapport d’information parlementaire portant sur la rénovation thermique des bâtiments.

Cette mission, présidée par Vincent Descoeur, et ayant comme rapporteure la députée iséroise Marjolaine Meynier-Millefert, est fort instructive, pour ne pas dire explosive. Le rapport d’information date de février 2021 et, considérant les problèmes identifiés, il est parfaitement légitime de se demander comment le nouveau DPE a pu être mis en œuvre au 1er juillet 2021… alors que le désastre était prévisible.

Le constat est accablant sur la politique générale de rénovation thermique :

  • Manque de moyens humains, techniques et financiers ;
  • Absence d’outils de suivi pour mesurer la réalisation des objectifs ;
  • Aucune distinction faite entre des travaux pour changer des fenêtres et une rénovation globale ;
  • Rythme de rénovations trop lent, de l’ordre de 70.000 par an en rénovation complète ;
  • Opacité et flou artistique lorsqu’il s’agit d’obtenir les informations sur cette politique ;
  • Millefeuille administratif sur les organismes et les aides financières alloués à ce projet d’envergure ;
  • Manque de stabilité et de perspectives à cause de politiques versatiles ;
  • Aucune étude d’impact sur la solvabilité des ménages et les incidences des mesures pour le marché locatif ;
  • etc.

Deux chiffres de cette mission mettent en exergue le côté irréaliste de la politique de transition écologique :

  • Environ 70.000 rénovations globales sont effectuées chaque année. À ce rythme, et pour un total de 8 millions de logements étiquetés comme épaves thermiques, il faudrait pas moins de… 114 ans pour en venir à bout ;

  • Page 77 du rapport, Monsieur Dominique Naert, Directeur du Master « Bâtiments durables » au sein de l’École des Ponts ParisTech, précise devant la mission d’information : « À productivité inchangée, il faudrait donc passer de 1,9 millions de professionnels à quasiment le double ». Édifiant.

L’ambitieux programme de rénovation énergétique multiplie les lois et les objectifs. Quant aux moyens déployés derrière, ils sont tout simplement inexistants. Ce n’est même pas une question de moyens financiers, mais de main d’œuvre : elle n’existe pas en nombre suffisant. Toute cette politique est fondée sur des objectifs irréalisables.


Immo-Pop adresse une lettre ouverte aux prétendants à la magistrature suprême

Étant donné le travail de la mission d’information parlementaire, des experts interrogés dans ce cadre et des propositions exposées dans le rapport, nous demandons la mise en place, en urgence, d’un moratoire sur le DPE et l’ensemble de la politique de transition écologique.

Ce moratoire servirait à :

  • Instaurer une période de transition pour sensibiliser tous les acteurs, privés et publics, aux enjeux de la rénovation thermique ;
  • Établir un plan national réaliste de la rénovation énergétique des bâtiments, en concertation avec toute la filière, en puisant dans les propositions de la mission d’information parlementaire ;
  • Simplifier toutes les mesures et les annonces concernant la rénovation énergétique ;
  • Prévoir un guichet unique de la rénovation énergétique : technique, financier, national, local ;
  • Offrir une vision à moyen / long terme, sans mesures supplémentaires ;
  • Ne pas baser le plan national sur des mesures pénalisantes mais sur l’accompagnement, le partage et l’adhésion du public.

La lettre ouverte a été envoyée aux équipes des deux candidats présents au second tour de l’élection présidentielle 2022.

DPE


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